Méduses et centrales nucléaires : comment le rideau à bulles pourrait éviter un nouvel arrêt comme à Gravelines
Le lundi 11 août 2025, la centrale nucléaire de Gravelines, dans le Nord de la France, a été contrainte de s’arrêter après qu’un essaim massif de méduses ait obstrué les prises d’eau de refroidissement.
Alors que certains misent sur la fusion nuclaire, cet événement inédit en Europe occidentale souligne une vulnérabilité peu connue des installations côtières. Heureusement, des solutions techniques existent — et l’une d’elles pourrait changer la donne : le rideau à bulles.
Un arrêt inédit qui interroge la sécurité énergétique
Avec ses six réacteurs de 900 MW, Gravelines est la plus grande centrale nucléaire d’Europe occidentale. Pourtant, en quelques heures, quatre de ses réacteurs ont dû être mis à l’arrêt après l’invasion surprise de méduses. Les deux autres unités étaient déjà en maintenance, provoquant un arrêt total de production.
Selon EDF et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), aucun risque pour la sécurité ou l’environnement n’a été constaté. Mais l’impact sur la disponibilité énergétique reste notable.
Pourquoi les méduses sont un problème pour les centrales
Les centrales côtières utilisent l’eau de mer pour refroidir leurs réacteurs. Les méduses, lorsqu’elles s’accumulent en masse, obstruent les filtres d’aspiration, coupant l’accès à l’eau de refroidissement. Ce phénomène, encore rare il y a quelques décennies, tend à s’amplifier avec le réchauffement climatique, la surpêche des prédateurs naturels et l’augmentation du plancton.
Le rideau à bulles, une solution technique crédible
Le rideau à bulles consiste à injecter de l’air comprimé au fond de l’eau, créant une barrière de bulles qui détourne ou empêche l’accès des méduses aux prises d’eau.
Avantages :
- Efficace pour dévier les organismes gélatineux
- Peu nocif pour la faune et la flore
- Activable uniquement en période à risque
Inconvénients :
- Nécessite une installation de compresseurs d’air
- Consommation énergétique modérée mais non négligeable
Ce système est déjà utilisé dans certaines stations de dessalement et ports pour limiter l’intrusion de débris ou de poissons. Dans le cas de Gravelines, il pourrait être déployé en complément des filtres auto-nettoyants existants.
Un enjeu mondial
Ce type d’incident ne concerne pas que la France. Des centrales en Suède, en Écosse, aux États-Unis ou au Japon ont déjà subi des interruptions similaires.
Pour en savoir plus sur le fonctionnement du rideau à bulles et ses applications marines, vous pouvez consulter cet article technique : Bubble Curtain Systems Explained.
L’incident de Gravelines rappelle que la sécurité énergétique ne dépend pas uniquement de la robustesse des réacteurs, mais aussi de la résilience face aux phénomènes naturels. Le rideau à bulles apparaît comme une solution réaliste et relativement rapide à mettre en œuvre pour limiter le risque d’arrêt dû aux méduses — un investissement stratégique pour protéger la production d’électricité dans un contexte de transition énergétique.
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